Le refus scolaire anxieux ou la phobie scolaire, c'est quoi?

De plus en plus souvent, on entend parler d'un enfant qui quitte l'école de manière précoce. Par précoce, on entend: avant la fin de la scolarité obligatoire. Ce phénomène est pourtant mal connu et, bien souvent, mal compris.

Certains pourraient imaginer un enfant capricieux qui aurait décidé que, désormais, il ne veut plus s'asseoir sur les chaises trop dures de l'école, obéir aveuglément ou faire des exercices en collectif dont il ne voit pas l'intérêt. Les parents, eux, seraient aux prises avec un enfant roi, incapables de mettre des limites et faire entrer leur enfant dans le circuit habituel.

Malheureusement, il n'en est rien. Le problème est bien plus complexe.

A mon sens, la terminologie employée pour définir ce type de situation est une des raisons de la mauvaise compréhension que l'on pourrait avoir de cette problématique.

En effet, qu'on la nomme phobie scolaire ou refus scolaire anxieux, avec ce vocable, on pointe le doigt sur l'école. Or, faire le focus sur cette institution, sa structure, ses programmes et ses enseignants ne permet pas de solutionner à long terme toutes les situations de phobie scolaire. Le problème est plus vaste, plus complexe, plus subtil.

Bien souvent, le mal-être de l'enfant vivant une phobie scolaire est multiparamétral, et la structure scolaire agit comme un révélateur.

D'un point de vue pratique, commençons par ce qui est observable:

L'enfant a régulièrement mal au ventre ou à la tête. Il peut aussi manifester un état de grande tristesse, s'isoler, se replier sur lui-même, pleurer sans savoir pourquoi, refuser de se lever le matin parce qu'il n'a pas dormi. Ces symptômes s'observent surtout le dimanche soir, jamais ou rarement pendant le week-end et les vacances scolaires.

En règle générale, l'enfant en situation de phobie scolaire et qui reçoit l'autorisation de rester à la maison parce qu'il ne va pas bien, se trouve complètement guéri à partir de 10h00. Un vrai miracle qui rassure tout le monde. Mais cette guérison spontanée ne va pas durer: l'enfant va rechuter dès 17h00, lorsqu'il aura compris qu'il devra se rendre en classe le lendemain.

Il ne s'agit pas de caprice. Cela n'est pas évident à comprendre mais c'est très important: le corps somatise ce que le mental aimerait exprimer. Il s'agit de vraies douleurs qui proviennent de vraies peurs et d'un sentiment d'insécurité bien réel. Et on ne peut soigner ces douleurs en réprimandant l'enfant puisque celui-ci n'a aucun contrôle sur ses maux. Et ce, d'autant plus qu'il n'a souvent pas les mots pour le dire.

En tant que parent, il faut se montrer vigilant pour parvenir à distinguer le simple caprice pour rester à la maison (ce qui peut aussi arriver) d'une phobie qui s'installe peu à peu. En effet, celle-ci peut évoluer très rapidement si on ne réagit pas à temps. De plus, après une dizaine d'absences de l'école, on peut déjà parler d'une tendance au décrochage scolaire.

Ce n'est pas pour "peindre le diable sur la muraille" que je fais le lien entre la phobie et le décrochage scolaires. C'est une réalité.

Ne pas investir d'énergie dans la compréhension des raisons qui mènent à la phobie scolaire implique fréquemment de devoir, par la suite, faire face au décrochage scolaire et ses problématiques. Réagissons à temps!

Alors que faire?

1) Prendre rendez-vous rapidement chez le pédiatre pour discuter des symptômes et écarter toutes les origines infectieuses.

2) Demander un réseau avec le maitre de classe, un membre de la direction et un représentant de la santé à l'école. Les équipes pédagogiques sont formées à ce type de démarche; elles peuvent s'avérer être de bon conseil. Il faut partager les informations et chercher ensemble ce qui peut être mis en place pour aider l'élève à surmonter ses difficultés.

3) Prendre rendez-vous chez un thérapeute: l'enfant doit pouvoir bénéficier d'un lieu de parole qui lui soit propre. Un psychologue, par exemple, mais aussi un kinésiologue, un praticien en PNL ou en EFT (liste non exhaustive).

Quand faire appel à l'équipe de L'Atelier Ikigaï?

  • Au tout début, lorsque les parents commencent à s'interroger. Parce qu'elle offre un lieu d'écoute et de conseil, elle est disponible pour aider à mettre des mots sur les maux. Elle peut également donner des pistes de réflexion, partager des adresses ainsi que des lectures sur différents sujets.

  • Lorsque ce qui pouvait être tenté avec l'école n'a pas porté ses fruits, elle propose une prise en charge psycho-éducative axée sur la compréhension de la situation et la mise en place de réponses possibles.

L'équipe est formée pour soutenir les jeunes en inconfort et phobie scolaire. De plus, elle collabore avec des thérapeutes certifiés qui peuvent s'entretenir avec le jeune dans nos locaux.

L'Atelier est un lieu ouvert quatre jours par semaine pour retrouver le sens et le plaisir des apprentissages pour les enfants en âge de scolarité obligatoire et pour mener une réflexion introspective et dessiner les contours d'un projet professionnel pour les plus grands.